lundi 1 décembre 2025

• L'Essence consciente, impérissable, brille de toute éternité - Niskriyananda

 

L’expérience d’éveil qui nous est ici dévoilée survient dans le cadre d’une transmission directe, de maître à disciple, au cœur de l’illustre tradition tantrique médiévale appelée Shivaïsme du Cachemire non duel.

Exprimé à la première personne, dans toute sa fraîcheur et sa profondeur, ce dévoilement est énoncé par Siddhanātha, sous la forme de formules lapidaires appelées chummā ou « enseignements mystiques », Absorption au-delà de toute pensée, jaillissements de lumière intérieure, retour dans le centre : nous assistons ainsi au déploiement en spirale des diverses étapes vécues sur le vif, sources d’émerveillements et de métamorphoses.

Afin d’en éclairer le sens souvent mystérieux, son disciple Niṣkriyānanda rédigea un commentaire sanskrit des chummā, à l’intention de son propre disciple, de nous peut-être ? Cet inestimable trésor ne pouvait rester lettre morte. Aujourd’hui encore, sa puissance de dévoilement touchera tous les êtres en recherche car cette expérience se situe à une profondeur où seul subsiste l’universel.

Rédigée dans un style clair, la traduction vise à restituer le climat de l’expérience vécue par les deux auteurs : spontanéité et ardente aspiration vers l’éveil. Précédée d’une introduction présentant le contexte tantrique, elle est accompagnée d’un commentaire synthétique donnant un éclairage sur la structure thématique des versets.
Cette transmission sur le mystère de l’Éveil a pour vocation de servir d’antidote aux affres du Kaliyuga (l’âge sombre), et d’ouvrir une voie parfaitement compatible avec la vie dans le monde.

© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions L'Originel :

Le souffle et le corps, l'ego, etc., sont pris à tord, par les non-éveillés, pour leur être même. Mais en réalité, l'Essence consciente, impérissable, brille de toute éternité.

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Ainsi, dans le suprême firmament de la Conscience Universelle qui est la Réalité toujours et partout présente, se dissout toute opposition entre la conscience et son opposé. Or cette dernière est la source des différences et non différences infiniment variées. Rien n’est donc jamais libéré puisqu'il est déjà.


Car, sans faillir, l’essence infinie de la conscience brille sans cesse en tout lieu, tel un regard doté de simultanéité, dénué de tout alternance apparition-dissolution, océan sans houle, sans aspect, surgissant au sein de tout phénomène.


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Sans voile ni clarté, sans félicité, sans fondement ni mouvement, telle est la Lumière suprême, qui a pour essence la Conscience apaisée.


L'unité de son essence intime, impérissable, se dévoile une fois dissoute l'expérience limitée, domaine de parfait repos se diffusant par l'entremise des rayons de l’Énergie.


Telle est en vérité cette Conscience dynamique se mouvant au sein de l’Espace infini de la Conscience suprême ; elle est pure Essence immuable, élan inné, splendeur rayonnante, libre de pensée différenciatrice. Elle se dévoile dans l'état d'équanimité parfaite, dénouer de fondement.


vendredi 28 novembre 2025

• Pavamana Mantra

 

Du mensonge, conduis-moi à la vérité.
Des ténèbres, conduis-moi à la lumière,
De la mort, conduis-moi à l'immortalité.

असतो मा सद्गमय ।
तमसो मा ज्योतिर्गमय ।
मृत्योर्माऽमृतं गमय ॥
asato mā sadgamaya ,
tamaso mā jyotirgamaya ,
mṛityorm ā'mṛitaṃ gamaya



 

jeudi 27 novembre 2025

• C'est une présence silencieuse - Jean Klein

(Merci à Jean pour ce beau montage)
 

mercredi 26 novembre 2025

• Ce moi séparé et personnel n’existe pas - Lama Tilmann Lhundrup

La pratique du dharma conduit toujours à un renforcement et aucunement à un affaiblissement des capacités d’un moi sain. L’accroissement de la pleine conscience conduit à un ancrage plus fort dans l’être, à un vécu plus vif. En réalité, il s’agit d’une confusion sur les termes : nous travaillons avec deux concepts différents du moi.

Il n’y a pas à vouloir se débarrasser de ce que la psychologie définit comme un moi sain. Ce n’est pas le moi dont l’existence est remise en question dans l’enseignement bouddhiste. Même le moi dont il est question dans le dharma n’a pas besoin d’être éliminé – car ce moi séparé, inchangeable et personnel n’existe pas. Ce qui est éliminé, c’est la croyance erronée en son existence et pas un moi qui existerait vraiment. On chasse seulement la représentation de quelque chose que l’on ne saurait trouver nulle part. [...] Il n’y a pas de dissolution du moi, seulement la dissolution de l’idée erronée d’un moi solide, éternel, séparé.


mardi 25 novembre 2025

• Aucun acteur personnel, aucun "moi" individuel - Ramesh S. Balsekar

Ramesh Balsekar nous offre ici l'opportunité de goûter en sa compagnie l'essence même de l'expérience de la non-dualité.

Ses propos, éclairés par l’enseignement de Nisargadatta Maharaj, nous permettent une percée plus précise dans la compréhension même de ce qu’est une approche réellement non-duelle, et de ses implications dans notre vie quotidienne.

Le premier chapitre concerne les concepts de base de cet enseignement : la Conscience est tout ce qui est ; il n’y a aucun acteur personnel, aucun « moi » individuel ; il n’y a pas de libre arbitre et adopter la position de témoin.

Ces concepts sont développés et illustrés dans cette belle collection d’histoires, de blagues, de citations et d'anecdotes qui constituent la matière de ces enseignements inspirés de l'advaita. Ramesh aime les histoires, possède un excellent sens de l'humour, de la spontanéité et un sens du comique qui fait souvent rire les gens de leurs propres difficultés.

Ces illustrations mettent en lumière les concepts parfois difficiles à saisir de l’enseignement.

Ramesh nous le rappelle : « ce qui est » est toujours là, tellement simple, qu’il suffit de cesser de conceptualiser, d’imaginer, pour que cela saute aux yeux. Nous sommes d’ores et déjà ce que nous cherchons, la liberté, la quiétude.

© Extraits publiés avec l'aimable accord des Éditions L'Originel

Ramesh dit encore et encore :


C’est la seule connaissance que vous avez vraiment : « Je suis » Ce « Je-Je », qui est le non-manifesté se  manifestant comme l’apparence dans la Conscience. « Je suis » est la Conscience universelle qui est présente dans chaque organisme corps-esprit. La séparation vient quand le « Je suis » devient « Je suis John ». Cette apparition est la cause de toute la servitude et de toute la souffrance.


Un soufi a été lapidé à mort et est allé au paradis. Peu de temps après, un homme qui avait été témoin de cette mort mourut également et monta au paradis. Il fut indigné de constater que le soufi était également là, aussi il demanda à Dieu : « Seigneur, pourquoi ce soufi est-il ici au paradis, et que le Pharaon qui a dit la même chose, est en enfer ? » Dieu répondit : « Quand le Pharaon a dit qu’il était Dieu, il pensait à lui-même. Quand le soufi dit qu’il était Dieu, il pensait à Moi. »


*


Râmana Mahârshi dit que tout ce qu’il y a à faire, c’est de trouver « qui » veut l’illumination. Qui suis-je ? Qui fait la recherche ? Qui veut savoir ? Si vous plongez profond dans ces séries de questions, vous en viendrez à la conclusion que le « qui » n’existe pas. Peu de gens peuvent s’y conformer. Râmana Mahârshi compare les chercheurs spirituels qui peuvent accepter cela au camphre, au bois sec, ou au bois humide. Le camphre a juste besoin d’une étincelle pour brûler. Le bois sec a juste besoin d’un peu de chaleur pour brûler. Le bois humide d’une grande quantité de chaleur afin de

prendre feu.


L’incident suivant illustre combien il est facile d’être confus sur qui ou quoi est le « moi », sur ce qu’il est et sur ce qu’il n’est pas.


Il y avait un homme qui assistait aux entretiens et qui était très érudit. C’était un maître d’école qui avait pris sa retraite juste pour penser à la nature de la réalité. Il y réfléchit et en vint à la conclusion que tout cela n’était qu’un rêve de sa part. Il commença alors à dire : « Si je suis un rêveur... » Normalement, je n’interromps pas, mais à ce moment-là je dis : « Harry, tu n’es pas le rêveur... » Harry semblait tendu. Durant un moment je crus qu’il l’avait mal pris. Puis d’autres questions qui découlaient de ce propos suivirent. Plus tard, il vint vers moi et dit : « Ramesh, c’est tout ce dont j’ai besoin. »


Les questions sur la réincarnation, le karma et autres concepts qui représentent la persistance et la continuation du « moi » individuel, sont posées lors des séminaires et sont simulées par l’esprit de l’individu, incapable de se voir comme inexistant.


Le Bouddha l’a clairement dit : « Comme il n’y a pas de “moi”, il n’y a pas de transmigration de ce même soi, mais il y a des êtres et des effets qui se produisent. Il y a des actes qui sont accomplis, mais il n’y a pas d’auteur. Il n’y a pas d’entité qui migre. Aucun soi n’est transféré d’un endroit à un autre. Mais il y a une voix qui se fait entendre ici et l’écho de celle-ci revient. »


Ramesh cite aussi Râmana Mahârshi qui dit :


Il n’y a pas eu de renaissance, il n’y a pas de renaissance, il n’y aura jamais de renaissance – c’est la vérité.


Nouveautés/Ré-impressions :  

 

vendredi 21 novembre 2025

• Maintenant, laisse ce qui est conscient se tourner vers lui-même - Tulku Orgyen

 

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vendredi 24 octobre 2025

mardi 7 octobre 2025

• La pureté primordiale - Tulku Urgyen

La pureté primordiale (kadag) signifie que la nature fondamentale de la conscience n’appartient ni au samsara ni au nirvana, et donc son identité est d’une pureté primordiale. Aucun type de cause et effet karmique vertueux n’améliore cette pureté primordiale, ni aucun type de cause et effet karmique non vertueux ne l’aggrave.

En bref, cette éveil de la connaissance auto-existante n’est pas amélioré — même pas un soupçon — par une quelconque vertu relative ou conceptuelle appartenant à la vue, à la méditation et à la conduite des neuf véhicules progressifs. 

Aussi, il n’est pas le moins du monde lésé, même si l’on accumule une quantité énorme de méfaits négatifs relatifs ou superficiels, y compris les dix actions sans vertu et les cinq actions avec des conséquences immédiates.

Cette identité de conscience primordialement pure ne peut être ni améliorée ni endommagée par quoi que ce soit. Tous les types de causes et d’effets provenant d’actions saines et malsaines apparaissent comme ses expressions — tout comme les apparitions évoquées par un magicien. Réalisez qu’ils sont tous irréels et vides, une exposition magique, et vous transcenderez les pratiques de cause à effet, qui exigent un effort.

lundi 6 octobre 2025

• Des ondulations dans l’unité du Divin - Sraddhalu Ranade

Alors, pour en revenir à votre question, lorsque nous disons immerger dans le Divin : nous immergeons de cette façon, en incluant tout de notre âme et de notre nature au Divin, dans son essence et dans sa forme. L’être humain est comme un microcosme issu de ce macrocosme. Donc nos corps, nos esprits s’immergent dans la perfection Divine, comme notre âme s’immerge dans l’identité avec la conscience divine. Nous avons ensuite des manifestations divines et nous sommes véhicules du Divin pour qu’il se manifeste de lui-même.

Cela nous amène à la question du pourquoi. Pourquoi l’univers est-il né, et comment et pourquoi sommes-nous ainsi. Voyons ceci des deux niveaux par lesquels nous pouvons observer ; du niveau plus élevé, l’univers ne subit jamais de naissance séparée. Dans l’unité de la conscience divine est liberté infinie, potentiel infini de toutes les possibilités qui peuvent être conçues. Cela est décrit comme brahman. Et toutes ces possibilités existent sans limitation de temps, d’espace ou de forme ; tout existe dans l’unité de brahman. Le monde est déjà là, mais non manifesté. Lorsque la conscience divine se concentre sur ces possibilités et en met certaines en avant, les souligne, et les met en relation les unes avec les autres, alors apparaît dans l’unité de la conscience divine la formation des relations, de l’espace, du temps et de la forme, et de ces possibles infinis.

Et lorsque qu’il se concentre sur ces relations, les objectifie dans sa propre conscience, nous voyons l’émergence de l’univers.

Où est-ce que l’univers prend forme ? Dans le Divin. Parce qu’il n’y a rien d’autre que lui. De quoi est-t-il fait ? Du Divin lui-même. Qu’est-ce qu’il exprime ? La volonté divine, l’intention divine, la joie divine de l’auto-découverte. Tout cela, ce monde magnifique, ces galaxies magnifiques et ces planètes, forêts, montagnes, animaux et être humains sont des ondulations dans l’unité du Divin, qui rêve de ces choses et joue avec les possibilités comme un moyen d’exprimer sa joie dans l’auto-exploration. C’est la vision du plus élevé. Bien sûr, lorsqu’on entre dans le phénomène, on expérimente la différenciation, la séparation. Où est le Divin ? Je ne vois pas le Divin ! Vous ne réalisez pas que toute substance est faite en essence de la substance divine, car il n’y a rien d’autre que le Divin. Et vous êtes entrés dans une expérience où vous avez fait le choix d’oublier votre unité, afin de faire l’expérience de ce monde objectifié. Chacun d’entre nous, en son âme, est le Dieu unique, le même Divin qui est arrivé dans cette pièce, cette dramaturgie, afin d’expérimenter chacune de ces parties dans ses extrêmes, jusqu’au point même de la perte de soi, d’oublier qui on est, afin de pouvoir profiter du jeu pleinement. Imaginez une pièce de théâtre, une tragédie où le metteur en scène, le créateur de l’histoire y pénètre, s’identifie aux parties, oubliant qu’il est en réalité libre de modifier l’histoire.

Dès lors, vous ressentez la vie d’une part, qui est la “victime” de l’histoire, assujettie aux circonstances. Vous vous retrouvez à combattre l’univers. Derrière se trouve la connaissance secrète que nous sommes ceux qui ont créé cela, qui ont choisi cela, et nous y sommes entrés pour vivre l’expérience. C’est pourquoi instinctivement réside en nous cette aspiration à maîtriser nos circonstances, d’être libres des choses, d’être capable de créer des choses qui n’existent pas. Tous ces instincts proviennent de nos profondeurs, de cette source qui sait en secret que nous sommes « Dieu ». En réalité, toutes les distorsions de la nature humaine sont le reflet d’une vérité profonde.


vendredi 3 octobre 2025

• Un espace infiniment ouvert qui permet à tout d’apparaître - Tsoknyi Rinpoche

Quand les bouddhistes parlent de la vacuité comme base de notre être, nous ne voulons pas dire que qui ou ce que nous sommes n’est rien, un zéro, un point de vue qui peut céder la place à une sorte de cynisme. Les enseignements actuels sur la vacuité impliquent un espace infiniment ouvert qui permet à tout d’apparaître, de changer, de disparaître et de réapparaître. La signification fondamentale de la vacuité, en d’autres termes, est l’ouverture ou le potentiel. Au niveau de base de notre être, nous sommes 'vides' de caractéristiques définissables. Nous ne sommes pas définis par notre passé, notre présent ou nos pensées et sentiments concernant l’avenir. Nous avons le potentiel de vivre n’importe quoi. Et tout peut se référer à des pensées, sentiments et sensations physiques.


samedi 20 septembre 2025

• Je suis du même argile que le tout - Géronda Païssios l’Athonite

Quel est le secret de ta joie, Géronda ?


Je suis toi, sans mélange ni séparation et je me vois en toi comme en un miroir. 

Je suis Lui, comme le charbon embrasé devient entièrement feu. Que cesse une minute la grâce du Partout Présent et je redeviens charbon.

Je suis du même argile que le tout et il n'est rien qui ne me dise, en silence, un mot de Sagesse.


lundi 15 septembre 2025

• Il y avait un immense sentiment d’unité - Ramesh Balsekar

Ramesh Balsekar nous offre ici l’opportunité de goûter en sa compagnie l’essence même de l’expérience de la non-dualité.

   Ses propos, éclairés par l’enseignement de Nisargadatta Maharaj, nous permettent une percée plus précise dans la compréhension même de ce qu’est une approche réellement non-duelle, et de ses implications dans notre vie quotidienne. 

   Le premier chapitre concerne les concepts de base de cet enseignement : la Conscience est tout ce qui est ; il n’y a aucun acteur personnel, aucun « moi » individuel ; il n’y a pas de libre arbitre et adopter la position de témoin. 

   Ces concepts sont développés et illustrés dans cette belle collection d’histoires, de blagues, de citations et d'anecdotes qui constituent la matière de ces enseignements inspirés de l'advaita. Ramesh aime les histoires, possède un excellent sens de l'humour, de la spontanéité et un sens du comique qui fait souvent rire les gens de leurs propres difficultés. 

   Ces illustrations mettent en lumière les concepts parfois difficiles à saisir de l’enseignement. 

Ramesh nous le rappelle : « ce qui est » est toujours là, tellement simple, qu’il suffit de cesser de conceptualiser, d’imaginer, pour que cela saute aux yeux. Nous sommes d’ores et déjà ce que nous cherchons, la liberté, la quiétude. 


© Extraits publiés avec l'aimable autorisation des Éditions L'Originel : 


L’Éveil signifie, en termes simples, comprendre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.

Un ami de Mahârâj, qui avait l’habitude de rendre visite à un certain jnânî, insista pour qu’il l’accompagne. Cet ami dit : « Tu dois venir. » Mahârâj raconta qu’il fut pratiquement traîné jusqu’au guru – il n’acheta même pas la traditionnelle guirlande de fleurs, son ami l’acheta pour lui. Mais une fois qu’il fut là, lors de la première causerie, à la toute première chose que dit le guru, il se passa quelque chose de fantastique. Son cœur s’ouvrit.

Le guru avait dit : « Tu n’es pas ce que tu sembles être. Tu es l’essence, laquelle est invisible. Ce qui apparaît être n’est qu’une réflexion, une expression objective de ce Sujet. » Mahârâj dit : « Quand j’entendis cela, tout s’ouvrit. Je n’avais pas de problèmes. Je n’avais pas de doutes. Je n’avais pas de soucis.»

Son guru n’était pas à Bombay, alors il expliqua qu’il avait l’habitude de voir son guru deux, trois ou quatre fois par an. Son guru mourut trois ou quatre ans plus tard. Il ajouta qu’il n’avait plus vraiment besoin de le voir.

La toute première fois – ça l’a saisi. Il dit qu’il pensait que son inclinaison fondamentale était la bhakti. Depuis qu’il était enfant, il avait pour habitude de se rendre au temple et de chanter des chants dévotionnels. Mais il n’avait pas réalisé que ce n’était là qu’une tendance superficielle. La connaissance était sa véritable nature.


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Ramesh raconte sa rencontre avec Maharâj :


Avant de rencontrer Mahârâj, j’ai eu un autre guru pendant vingt ans. Il parlait de non-dualité, mais son niveau d’action dans ce monde s’arrêtait à la compréhension de son propre guru. Pour lui, aussi loin qu’il était concerné, celui-ci dirigeait toutes ses actions. Il était parfaitement

sincère et authentique, et il considérait que son rôle était d’aider ses disciples dans tous les domaines de la vie – matériels et spirituels. Mais de mon point de vue, ce n’était pas ce dont j’avais besoin. Alors comme c’était naturel pour cet organisme [Ramesh], je ne me suis pas séparé de lui. J’ai continué pendant vingt ans, conscient d’avoir besoin d’autre chose.

Lorsque je suis allé voir Mahârâj [Nisargadatta], dès le premier entretien, j’ai su que « c’était là ». Ces vingt années n’ont pas été perdues. Ces vingt années faisaient partie du processus nécessaire. Ces vingt années m’ont fait comprendre ce qui n’était pas nécessaire, et elles m’ont aussi révélé ce qui l’était. Ainsi, lorsque le besoin s’est présenté, je l’ai immédiatement reconnu.


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Une autre fois, Ramesh a parlé plus en détail du moment réel de l’Éveil.


Il y avait de l’impatience. Cette impatience venait du fait que je savais de quoi il s’agissait. Que Mahârâj et moi n’étions pas deux êtres différents. Il y avait un immense sentiment d’unité – non seulement entre Mahârâj et moi, mais aussi dans l’existence de la Totalité. Franchement, les mots semblaient tout à fait superflus. Il y avait une certaine impatience d’en finir. Mais c’était un travail qui s’accomplissait. Le sentiment, c’était : « Tout cela est inutile. » (Je souhaitais à contrecœur que quelqu’un d’autre traduise, pour ne pas avoir à le faire). Il y avait un sentiment d’unité, pas quelque chose à traduire. Un immense sentiment d’unité. Je le répète, unité non seulement entre Mahârâj et moi, mais avec la Totalité.


jeudi 11 septembre 2025

• Nous pensons que la dualité est réelle, mais c’est une illusion - Garchen Rinpoché

 

Lorsque nous comprenons l’essence vide de la réalité, la nature semblable à l’espace de l'esprit, dans la pratique de Trekchö (Couper à travers la solidité), c’est le dharmakaya qui est le même pour tous les Bouddhas.

La nature de cela est lumineuse. Cette nature lumineuse est consciente de son essence vide. Ainsi, il y a une union inséparable de la vacuité et de la luminosité. C’est le sambhogakaya, ou corps illuminé de jouissance.

Cette réalisation non duelle de la luminosité et du vide est une grande félicité. Quand nous réalisons cela, nous voyons que tous les êtres sensibles ordinaires manquent de cette grande félicité ultime et souffrent continuellement dans l’existence cyclique. L’énergie de compassion provenant de cela se manifeste sous forme de nirmanakayas, ou corps d’émanation éclairés, pour libérer les êtres sensibles de leurs délires et souffrances. Ces émanations apparaissent naturellement, sans aucun effort conceptuel. Elles naissent de l’énergie compatissante innée qui naît de l’illumination.

En fin de compte, les fruits du dzogchen et du mahamudra sont complètement les mêmes. En particulier, l’un des signes de la pleine réalisation de Trekchö (Couper à travers) est que le corps humain ordinaire se dissout en particules quantiques et disparaît. Cela se produit chez des praticiens rares hautement réalisés. Pour d’autres, bien que leurs corps ne se dissolvent pas, ils sont libérés dès qu’ils atteignent le premier bardo, ou entre les états, après la mort. Ils réalisent le dharmakaya tel qu’il se présente au moment de la mort. Comme en se réveillant du sommeil, ils s’éveillent dans la nature spatiale de l’esprit de tous les bouddhas. Ainsi, ils deviennent un avec tous les bouddhas. Cela atteint la bouddhéité à travers le dharmakaya du premier bardo au moment de la mort. 

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Il n’y a pas de dualité, il n’y a rien d’autre à voir en dehors de cette réalisation. Il n’y a pas d’enquêteur séparé ou de chose séparée à percevoir. L’attachement dualiste est consommé et terminé. Lorsque la dualité est terminée, il n’y a plus personne avec qui penser et rien sur lequel penser. Par exemple, il pourrait sembler que nous avons des corps séparés. Cependant, la nature de nos esprits qui perçoivent cette réalité est exactement la même. En nous accrochant à l’illusion que nous sommes différents, nous ne voyons pas la nature non duelle de l’esprit. Nous pensons que la dualité est réelle, mais c’est une illusion. Lorsque nous réalisons pleinement cela, toutes les pensées sont consumées et terminées. En fin de compte, nous arrivons à demeurer naturellement, tels que nous sommes vraiment, dans l’unique esprit non duel de tous les Bouddhas.

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mardi 9 septembre 2025